Introduction
Vous pensez qu’un prêt immobilier ne dépend que de vos revenus et de votre apport ? Erreur. Votre état de santé peut aussi peser lourd dans la balance. Les banques ne prêtent pas sans garanties, et l’assurance emprunteur est souvent un passage obligé. Et c’est là que ça coince : certaines maladies peuvent rendre l’accès au crédit compliqué, cher, voire impossible.
Alors, quelles pathologies peuvent vous barrer la route d’un achat immobilier ? Existe-t-il des solutions pour contourner ces blocages ? Spoiler alert : oui, mais encore faut-il savoir comment s’y prendre. On décrypte tout ça ensemble.
1. Les maladies qui compliquent (vraiment) l’accès au crédit
Les assureurs n’aiment pas l’incertitude. Et certaines maladies riment pour eux avec risque financier. Maladies cardiaques, cancer, diabète, troubles psychiatriques ou maladies neurodégénératives… toutes ces pathologies peuvent être perçues comme des menaces pour la capacité de remboursement d’un emprunteur. Résultat : soit l’assurance devient hors de prix avec des surprimes élevées, soit elle refuse de couvrir certains risques, soit, pire encore, elle ferme carrément la porte au crédit. Pourtant, chaque cas est unique, et certaines situations peuvent être mieux négociées que d’autres.
Les maladies cardiaques : un risque jugé trop élevé
Si vous avez des antécédents de problèmes cardiaques, la douche froide peut être brutale. Infarctus, insuffisance cardiaque, hypertension sévère… Les assureurs voient rouge. Pour eux, le risque de décès prématuré ou d’incapacité de travail est trop important, ce qui peut entraîner des surprimes massives ou un refus pur et simple.
Mais bonne nouvelle : tout dépend de l’évolution de votre état de santé. Si votre situation est stabilisée depuis plusieurs années, avec un traitement efficace et des bilans positifs, certains assureurs peuvent revoir leur position. Dossier médical bétonné et négociation agressive sont vos meilleurs alliés.
Les cancers : l’obstacle qui n’est plus insurmontable
Jusqu’à récemment, avoir eu un cancer signifiait quasi automatiquement un refus d’assurance emprunteur. Aujourd’hui, grâce au droit à l’oubli (10 ans après la fin du protocole de soins, et même 5 ans pour certains cancers diagnostiqués avant 21 ans), il est possible d’emprunter sans surprime.
Mais attention : ce droit à l’oubli ne s’applique que sous certaines conditions. Certains cancers (métastatiques, récidivants) restent des cas problématiques, et il faudra souvent se battre pour obtenir une couverture acceptable.
Le diabète : une maladie chronique qui inquiète les assureurs
Le diabète, en particulier le diabète de type 1, est une des pathologies qui peut complexifier l’accès à un prêt immobilier. Pourquoi ? Parce qu’il peut entraîner des complications graves (atteintes rénales, cardiaques, neuropathies). Résultat : certaines compagnies appliquent des surprimes importantes ou demandent des exclusions de garantie sur certaines pathologies liées au diabète.
Mais tout n’est pas perdu ! Un diabète bien contrôlé, avec un suivi médical rigoureux et des bilans rassurants, peut permettre d’obtenir une couverture correcte.
Les maladies psychiatriques : tabou bancaire
Anxiété sévère, bipolarité, dépression chronique… Ces troubles, souvent invisibles, sont pourtant très scrutés par les assureurs. Pourquoi ? Parce qu’ils peuvent impacter la capacité de travail, et donc le remboursement du prêt.
Ici, tout repose sur votre stabilité médicale. Un suivi régulier, un traitement adapté et une absence d’hospitalisation récente peuvent jouer en votre faveur. Mais soyons honnêtes : les surprimes sont très fréquentes, et certains assureurs n’hésitent pas à exclure totalement les maladies psychiatriques de la couverture.
Les maladies neurodégénératives : le blocage quasi systématique
Sclérose en plaques, Parkinson, Alzheimer… Ces pathologies évolutives font très peur aux assureurs, car elles peuvent conduire à une perte d’autonomie et une incapacité de travail. Dans la majorité des cas, le refus d’assurance est quasi automatique.
La seule solution ? Se tourner vers des offres spécifiques, comme les garanties alternatives ou les prêts sans assurance (rarement proposés, mais possibles sous conditions).
2. Quelles solutions quand l’assurance classique dit non ?
Face à un refus ou à des conditions trop contraignantes, il existe heureusement plusieurs alternatives. La convention AERAS, par exemple, oblige les banques et les assureurs à examiner les dossiers des personnes présentant un risque de santé aggravé. Mais ce n’est pas la seule solution : changer d’assurance emprunteur, négocier des garanties alternatives ou même souscrire un prêt sans assurance sont autant de pistes à explorer. Le tout est de connaître ses droits, de ne pas se contenter d’un premier refus et de mettre les différents acteurs en concurrence pour obtenir les meilleures conditions.
Le recours à la convention AERAS
La convention AERAS (« s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé ») est une porte de secours pour ceux qui se voient refuser une assurance emprunteur classique. Ce dispositif impose aux banques et aux assureurs de réétudier les dossiers des emprunteurs avec des problèmes de santé, et parfois de proposer des contrats adaptés.
Mais attention, AERAS ne garantit ni une acceptation systématique, ni l’absence de surprimes. Elle force simplement les assureurs à chercher des solutions alternatives.
Changer d’assurance emprunteur
Ne jamais accepter un refus sans creuser d’autres pistes ! Les banques n’ont pas le monopole de l’assurance emprunteur, et il est souvent plus avantageux de passer par une compagnie d’assurance externe.
Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais, et sans justifier votre décision. C’est une arme redoutable pour trouver une couverture plus adaptée à votre situation.
Emprunter sans assurance : mission (presque) impossible ?
Certaines banques acceptent des prêts sans assurance, mais uniquement sous conditions très strictes. La solution ? Apporter des garanties alternatives comme :
- Un apport personnel massif, réduisant le risque pour la banque.
- Une hypothèque sur un autre bien immobilier.
- Une caution bancaire via un organisme spécialisé.
Mais soyons clairs : ces cas restent rares et concernent principalement des emprunteurs fortunés ou possédant déjà un patrimoine immobilier.
Conclusion
Oui, certaines maladies compliquent l’accès à un prêt immobilier, mais non, elles ne ferment pas toutes les portes. Le marché évolue, les mentalités aussi, et il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour contourner les blocages : droit à l’oubli, convention AERAS, assurance alternative, garanties bancaires…
Le plus important est de ne jamais s’arrêter à un refus. Un dossier bien préparé, une mise en concurrence des assureurs et une bonne connaissance des dispositifs existants peuvent faire toute la différence. Vous avez un projet immobilier ? Battez-vous pour le concrétiser !