Introduction
Pendant longtemps, obtenir un prêt immobilier en vivant avec le VIH relevait de l’exploit. Bonne nouvelle : les choses ont changé ! Aujourd’hui, grâce aux avancées médicales et aux évolutions législatives, les personnes séropositives peuvent, elles aussi, accéder à la propriété. Certes, le parcours peut être semé d’embûches – notamment du côté de l’assurance emprunteur – mais des solutions existent.
Alors, quelles sont les règles du jeu en 2025 ? Quelles banques sont les plus ouvertes ? Comment contourner les blocages assurantiels ? Et surtout, comment emprunter dans les meilleures conditions ? Décryptage.
1. Les banques ne peuvent pas vous refuser un prêt à cause du VIH
Un établissement bancaire ne peut pas légalement refuser un prêt sur la base d’une pathologie, et encore moins poser des questions médicales. Pour la banque, ce qui compte, c’est votre situation financière : vos revenus, votre stabilité professionnelle et votre taux d’endettement.
Le vrai défi, c’est l’assurance emprunteur. Dans la majorité des cas, les banques exigent une couverture pour se protéger en cas d’incapacité de remboursement. C’est ici que le VIH peut compliquer les choses, car certaines assurances appliquent encore des surprimes ou des exclusions de garantie. Mais pas de panique : des dispositifs existent pour vous protéger et faciliter votre accès à l’emprunt.
2. L’assurance emprunteur : encore un frein, mais des solutions existent
C’est souvent là que les difficultés commencent. Si certaines compagnies d’assurance classiques considèrent encore le VIH comme un "facteur de risque", il existe désormais des alternatives qui permettent d’accéder à une couverture adaptée.
Depuis 2007, la Convention AERAS (S'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) a mis en place un droit à l’oubli pour certaines pathologies. En 2022, ce dispositif a été renforcé : si votre diagnostic de VIH date de plus de dix ans, et que votre état de santé est stable, vous n’avez plus à déclarer votre maladie à l’assureur.
Mais même en dehors du droit à l’oubli, plusieurs compagnies spécialisées proposent des contrats adaptés aux personnes séropositives, avec des conditions bien plus avantageuses qu’avant. Il suffit souvent de comparer et de se tourner vers les bons interlocuteurs pour éviter les surprimes excessives.
3. Faire jouer la concurrence et négocier son contrat
Si votre banque vous impose son assurance et qu’elle vous applique une surprime, sachez que vous pouvez la refuser ! Grâce à la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, vous avez la liberté de choisir une assurance emprunteur externe. Ce qui signifie que vous pouvez comparer les offres et choisir un assureur plus flexible, qui ne vous pénalise pas pour votre état de santé.
Passer par un courtier en assurance est aussi une bonne option : ces professionnels connaissent les assureurs les plus ouverts et peuvent négocier un contrat plus avantageux pour vous.
Enfin, si une banque ou un assureur vous refuse un contrat sans raison valable, n’hésitez pas à faire appel à la Médiation de l’Assurance ou à saisir la Défenseure des Droits. Les discriminations sont interdites par la loi, et il existe des recours pour faire valoir vos droits.
Conclusion
Oui, obtenir un prêt immobilier en étant séropositif est encore plus compliqué que pour d’autres emprunteurs. Mais non, ce n’est pas mission impossible ! Avec la Convention AERAS, le droit à l’oubli et la liberté de choisir son assurance, il existe aujourd’hui de vrais leviers pour contourner les blocages.
L’important, c’est de bien préparer son dossier, de comparer les offres et de ne pas accepter les premières conditions venues. En mettant les banques et les assureurs en concurrence, vous maximisez vos chances d’emprunter aux meilleures conditions. Parce qu’après tout, votre projet immobilier mérite autant de considération que celui de n’importe quel autre emprunteur !